Aux interventions sur le bâti ancien s’est ajoutée la réalisation d’une extension pédagogique destinée à 400 étudiants de l’enseignement secondaire supérieur.

Le parti d’implantation de ce nouveau bâtiment a été guidé par une volonté de liaison spatiale dynamique entre les constructions existantes d’époques différentes : les bâtiments classés constitués d’adjonctions successives du XIIè au XVIIIè s et le quartier Bastin, longue aile de béton brut, isolée et érigée (1960) dans un style brutaliste.

L'extension nouvelle est implantée à flanc du coteau rocheux dont elle épouse l'inclinaison par un jeu de volumes étagés, comme les terrasses des vignes cultivées ici autrefois, qui aboutissent dans la colline elle-même par la matérialisation des courbes de niveau sous la forme de voiles de béton courbes espacés. Ces terrasses, légèrement décalées, prennent appui perpendiculairement sur le Quartier Defresne par une « faille » comportant les escaliers extérieurs qui relient les niveaux décalés des deux bâtiments. La liaison spatiale la plus forte est créée par la galerie oblique partiellement ouverte, passerelle jetée perpendiculairement au bâtiment Bastin dont elle interrompt la monotonie et assure la sécurité de l'évacuation. Une géométrie rigoureuse naît ainsi de deux orthogonalités dont la rencontre est constituée par l'espace de circulation du nouveau bâtiment, foyer qui, à partir de l'entrée, aboutit selon une trajectoire oblique et par un jeu de paliers étagés au niveau supérieur partiellement enterré et éclairé par de longues verrières zénithales qui constitue le point d'ancrage de la passerelle.

Ce nouveau bâtiment délimite clairement un espace de rencontre pour les élèves, une nouvelle « place » reliée directement par le porche du quartier Dufresne à la cour centrale de l'abbaye.

L'adéquation entre la topographie naturelle et la structure construite, la lisibilité des espaces créés, les articulations subtiles entre des volumes de style et d'époque différents par la diversité des circulations et des éclairages naturels exprimés par une écriture contemporaine rigoureuse sans compromis constituent un jeu dynamique de contrastes visibles également au travers des associations de matériaux : verre, pierre, béton brut coulé sur place, murs en blocs de béton peints.